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Déréguler les OGM: un danger pour nos champs et nos assiettes

25/04/2022
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Nous observons depuis plusieurs semaines une intensification des efforts de lobbying de l'agrobusiness pro-OGM, en vue d'affaiblir les plans de la Commission pour verdir notre agriculture européenne et de déréguler la culture d'OGM.

En brandissant le spectre de pénuries alimentaires, l'industrie agro-chimique instrumentalise une guerre tragique pour promouvoir son modèle d’agriculture productiviste et polluant.

L'un des objectifs de ce lobbying cynique est l'assouplissement des règles pour la mise sur le marché des "nouveaux OGM". Contrairement aux OGM traditionnels, qui modifient le patrimoine génétique d'un organisme en ajoutant un gène provenant d'un organisme étranger, les nouvelles méthodes (comme le CRISPR/Cas9) modifient le génome de manière ciblée par coupure, donc sans y ajouter d'ADN étranger.

Présentés comme un atout pour le Green Deal, les nouveaux OGM contribueraient à un système alimentaire plus durable, en rendant les plantes plus résistantes au changement climatique, moins consommatrices d'eau ou encore plus robustes face aux parasites sans nécessité d'utiliser des pesticides. Pourtant, déjà à l'époque des OGM de première et deuxième génération, l'industrie tenait ce même discours. On sait aujourd'hui que ces promesses n'ont jamais été tenues, et que ces OGM sont un échec total.

Il ne faut d'ailleurs pas oublier que le business model principal des Big Four de l'agrochimie (Bayer/Monsanto, Syngenta, Corteva & BASF) est la vente simultanée de semences OGM tolérantes aux herbicides... et des herbicides (comme le glyphosate) qui y correspondent. Une stratégie commerciale agressive qui enferme les agriculteurs dans une dépendance aux intrants et les appauvrit.

Et si ces nouvelles méthodes sont présentées comme remarquablement précises et efficaces, de nombreuses études ont démontré que l'industrie agrochimique et leurs alliés ne représentent pas de manière juste les risques et les effets non intentionnels de ces techniques, qui peuvent surgir notamment à la suite de mutations involontaires.

Selon les règles actuelles en vigueur, les nouveaux OGM sont soumis aux mêmes obligations que les anciens OGM, et doivent donc respecter les mêmes obligations en matière d'évaluation des risques, de contrôle, d'étiquetage ou de traçabilité. Mais cela pourrait changer à l'avenir.

L'année passée, la Commission a ouvert la porte à l'assouplissement des règles encadrant les OGM de nouvelle génération, affirmant que la législation actuelle n'était plus adaptée aux nouvelles méthodes de modification génétique, et qu'elle doit être adaptée afin de ne pas freiner le progrès scientifiques et technologique.

Une dérégulation des nouveaux OGM risquerait de mettre inutilement en danger la santé humaine et l'environnement. Et ce ne sont pas les alternatives qui manquent! Les méthodes d'agriculture agro-écologique peuvent produire de meilleurs résultats, comportent moins de risques, offrent de meilleures solutions pour préserver la biodiversité, et ne sont pas dépendantes de multinationales aux intérêts douteux.

Pour nous aider à combattre l'industrie agrochimique et à renforcer les règles en matière d'OGM,  signez cette pétition lancée par l'ONG Corporate Europe Observatory !

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Philippe

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