Étude - Grandes banques belges : un manque d’intérêt flagrant pour les épargnants
Philippe Lamberts, Co-président du Groupes des Verts/ALE au Parlement, publie ce mardi une étude – commandée auprès d’un consultant externe – révélant les surprofits dégagés par les grandes banques actives en Belgique, simplement via les fonds qu’elles déposent auprès de la Banque centrale, et actuellement grassement rémunérés (4% d’intérêt).
En 2023, la Banque nationale de Belgique a ainsi versé au secteur bancaire, au titre d’intérêts, un montant total de 8,1 milliards d’euros, dont 7,914 milliards pour la facilité de dépôt. Près de la moitié de ce montant a été capté par les quatre grandes banques du pays : KBC ayant perçu 1,4 milliard d'euros, suivie par BNP Paribas Fortis (1 milliard), Belfius (923 millions d’euros), et ING Belgique (471 millions).
Or, comme l’étude le rappelle, ces banques n’ont répercuté qu’un infime partie, et avec beaucoup de retard, les taux plus élevés de la BCE sur les épargnants. En effet, le taux d'intérêt moyen sur les comptes d'épargne belges n'était que de 0,88 % en mars 2024. C'est plus de 3 % de moins que le taux de la facilité de dépôt de la BCE (4 %), alors qu'historiquement le taux moyen sur les comptes d'épargne a été plus élevé que le taux de la facilité de dépôt.
Philippe Lamberts, Co-président du Groupes des Verts/ALE au Parlement, commente :
« Notre étude démontre combien nos grandes banques considèrent l’épargnant belge comme une simple vache à lait : bonne à payer des intérêts élevés sur son crédit hypothécaire et condamnée à recevoir des cacahuètes sur son compte épargne. La réalité, c’est que nos grandes banques ne veulent pas partager leurs surprofits. C’est la raison pour laquelle nous proposons l’adoption d’une loi, au niveau belge, limitant l’écart entre la rémunération des comptes d’épargne et le taux d'intérêt de la facilité de dépôt de la BCE. Si une telle loi avait été en vigueur depuis deux ans, le taux d'intérêt minimum sur les comptes d’épargne aurait été de 2,5 % depuis la fin de l’an passé !
Le fait que les banques menacent d’abandonner les emprunts hypothécaires à taux fixes si une telle loi devait être mise en œuvre confirme une évidence : la cupidité du secteur est sans limite. À leurs yeux, toute atteinte aux profits bancaires devrait nécessairement être payée in fine par l’épargnant. Il est urgent de mettre fin à ce scandale ».