Mesures Covid vs Libertés fondamentales : il est temps de remédier au déséquilibre !
Cela fait bientôt un an que la lutte contre le coronavirus est menée à l'aide de mesures très restrictives et attentatoires à nos droits et libertés fondamentales. Si elles ont prouvé leur efficacité pour freiner la propagation du virus en Belgique et dans le reste de l’Europe, ces restrictions ont eu aussi des effets négatifs très graves sur nos sociétés.
Le secteur culturel, les restaurateurs, les cafetiers, et de nombreux autres métiers de contacts ont été touchés de plein fouet par les mesures de confinement. Il en a résulté une aggravation des inégalités socio-économiques : alors que certain.e.s ont vu leur niveau de vie dramatiquement chuter ces derniers mois, d’autres ont enregistré au contraire un excédent d’épargne.
Les mesures anti-Covid ont également eu un effet délétère sur la santé mentale. Les professionnels du secteur s’inquiètent en effet de plus en plus face à l’augmentation des dépressions et risques suicidaires au sein de la population. Les violences familiales, dont les femmes sont majoritairement victimes, ont également été exacerbées par le confinement.
Enfin, en exigeant des jeunes qu’ils fassent preuve de solidarité envers les populations plus âgées et plus fragiles, la lutte contre le coronavirus n’a fait qu’aggraver l’injustice générationnelle qui mine aujourd’hui nos démocraties, les jeunes générations héritant des désastres sociaux et environnementaux causés par l'idéologie du tout-à-la-croissance.
Face à ce constat, il est plus que temps d’ouvrir le débat sur la prise de décision de nos gouvernements en période de pandémie. Depuis l’éclatement de la crise sanitaire, les mesures de restriction aux libertés ont été adoptées sans l’implication des parlements. Or, en démocratie, de telles décisions doivent être prises avec une extrême prudence et débattues en profondeur : l'équilibre entre sécurité et liberté doit, plus que tout autre, faire l'objet d'une délibération démocratique.
Pour ces raisons, il faut se réjouir que notre Parlement fédéral soit désormais impliqué dans les travaux liés à l’avant-projet de loi pandémie sur lequel s’est accordé le gouvernement Vivaldi fin février. Celle-ci a pour objectif de donner une base légale plus transparente à la gestion des situations d’urgence épidémique. Ceci étant, dans sa version actuelle, elle soulève de nombreuses inquiétudes. L’Autorité de protection des données (APD) a rendu à ce sujet un avis qualifié à juste titre d'assassin par La Libre, qui n'est pas suspecte d'extrémisme de gauche. Elle a, par exemple, signifié que cet avant-projet de loi ne constituait en rien une base légale valable pour le traitement des données qui pourraient être effectuées dans le cadre de la mise en place des mesures de police.
Il appartient à présent au Parlement Fédéral de faire en sorte que cette loi rétablisse un équilibre démocratique plutôt que d'accompagner la concentration des pouvoirs dans les mains de l'exécutif, une dérive malheureusement assez générale en Europe et à laquelle la Belgique n'échappe pas. Je ne doute pas que les écologistes du Parlement Fédéral, en particulier Claire Hugon, seront à la pointe de ce combat (car c'en est un).