Hier matin, je m’adressais au Premier Ministre portugais Antonio Costa, dont le pays vient de prendre la présidence tournante de l’UE.
Je lui ai fait part de mon indignation face à son obstination à vouloir ratifier coûte-que-coûte cette relique du 20ème siècle qu’est le traité de libre-échange avec le Mercosur.

Ce projet, s’il devait être ratifié, serait un désastre pour le climat et la biodiversité, car il accroitra la déforestation et les émissions de gaz à effet de serre.
Ce serait un désastre pour nos agriculteurs, confrontés demain à une nouvelle concurrence déloyale, alors que les suicides déciment déjà le monde agricole.
Ce serait un désastre pour les travailleurs là-bas, qui subiraient des pertes massives d’emploi dans le secteur industriel, mais aussi pour les défenseurs de l’environnement qui aujourd’hui déjà paient de leur vie la défense de ce bien commun qu’est l’Amazonie.
Ce serait un désastre sanitaire, d’abord car nos assiettes se retrouveront encore plus envahies de produits alimentaires bourrés de pesticides, dont beaucoup sont interdits en Europe. Mais aussi parce que la déforestation massive couplée à l’élevage animal intensif favorise la transmission de maladies aux humains, comme le Covid-19 !

En réalité, le véritable objectif du projet d’accord UE-Mercosur est d’accroître encore les marges bénéficiaires des multinationales en mettant toujours plus sous pression la planète et le vivant – y compris les humains. Et ce, alors que notre planète et nos sociétés sont déjà au bord de la rupture.
Vous l’aurez compris, pour les écologistes, ce traité n’est ni fait ni à faire. Il est temps que l’Europe promeuve une autre politique commerciale, qui contribue à niveler par le haut - et non plus par le bas - les normes sociales, environnementales, sanitaires, fiscales et démocratiques.
C'est dans ce sens que nous nous battons quotidiennement avec ma collègue Saskia Bricmont !

Philippe

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