Ce matin, les négociateurs des 27 et du gouvernement britannique sont tombés d'accord sur une nouvelle version de l'accord de séparation entre le Royaume-Uni et l'UE.
Le PM britannique Boris Johnson se faisait fort de supprimer de cet accord le fameux backstop (filet de sécurité) conçu pour préserver l'accord de paix qui avait mis fin voici 20 ans à trente ans de guerre civile en Irlande du Nord. Sur ce point, l'accord a une dimension toute magrittienne : ceci (la nouvelle version du protocole nord-irlandais) n'est pas en backstop... sauf qu'il en a tout l'air? En effet, au lieu de maintenir l'ensemble du RU dans une union douanière et (plus ou moins) règlementaire avec l'UE, ce ne sera que l'Irlande du Nord qui le sera. On en revient donc à la première version dudit backstop, avec une possibilité juridique (mais une impossibilité politique) pour les institutions d'Irlande du Nord de mettre fin, à terme, à cet alignement.
Reste à voir si Boris Johnson, qui à la différence de Theresa May, ne dispose plus d'une majorité à la Chambre des Communes (la chambre basse du Parlement Britannique), saura a) saura a) convaincre sa minorité, y compris les unionistes nord-irlandais du DUP qui ont déjà dit non, b) récupérer les 21 députés conservateurs qu'il a mis à la porte il y a seulement quelques semaines et c) amener deux douzaines de députés de l'opposition à voter ce texte. Si la performance passée est un indicateur de la performance future, il est permis d'en douter.
Quant à nous, Verts/Alliance Libre Européenne, il est clair qu'une sortie négociée vaut mieux qu'un départ brutal; mais négocié ou non, un tel départ est une perte pour à la fois le Royaume Uni et les 27. Nous pensons que l'accord négocié doit dès lors être soumis à un référendum, de manière à laisser le dernier mot au peuple britannique, entre cet accord et le maintien au sein de l'UE. Inutile de dire que si un tel référendum est organisé, les Verts britanniques, les Ecossais du SNP et les Gallois de Plaid Cymru feront campagne pour la seconde option.