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Le Parlement européen a adopté aujourd'hui sa résolution sur le Green Deal européen

15/01/2020
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Se démarquant d'emblée avec ses prédécesseurs, la nouvelle Présidente de la Commission, Ursula von der Leyen a décidé de faire de la transition la grande affaire de son mandat. Alors bien sûr, sa seule élection ne nous garantit pas un basculement des majorités au sein des institutions européennes, mais il faut reconnaître que la communication (une déclaration d'intentions politique) de la Commission porte potentiellement en germe le début d'un changement de cap dans les politiques européennes.

En témoigne l’adoption prochaine par la Commission d’une « loi Climat » qui a pour ambition, non seulement, d’ancrer l’objectif de neutralité climatique d’ici à 2050, mais aussi de garantir que toutes les politiques de l’UE soient alignées sur le Green Deal. Par ce biais, l’exécutif européen reconnait le manque de cohérence de l’UE en matière de climat, comme le montrent de manière éclatante les exemples de la politique agricole commune (PAC) ou de la politique commerciale, qui demeurent à l'opposé de la transition écologique et solidaire.

Avec la position adoptée aujourd'hui par le Parlement, non seulement une majorité d’eurodéputés soutient la démarche de la Commission, mais elle en relève l'ambition en plusieurs points : notamment en reconnaissant la nécessité que le Green deal s’attaque aux inégalités, que son financement soit revu à la hausse, ou encore que les quotas alloués gratuitement aux compagnies aériennes soient totalement éliminés.

Nous, les Verts/ALE, avons décidé de dire "chiche" à la Commission et à nos collègues du Parlement européen : nous voulons à la fois être exigeants – les réponses politiques doivent être à la hauteur des défis environnementaux et sociaux de notre temps – mais constructifs, car il n'y a pas de temps à perdre. Aussi, nous avons travaillé dur à la rédaction de la résolution du Parlement, que nous avons co-signée avec les conservateurs du PPE, les socialistes et les libéraux. Il est frappant à ce titre que pour la première fois, le groupe PPE rejoint la position d'un objectif de réduction de 55% de nos émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, ce qui est un signal important.

Dans les mois qui viennent, la Commission va préciser ses intentions dans de nombreux domaines, comme par exemple, d'ici fin février, sur la biodiversité, sur l'économie circulaire ou encore la politique industrielle. Et dans la foulée, les premiers textes législatifs devront sortir. Bien sûr, je m'attends à de féroces batailles à la fois sur le niveau d'ambition et sur la cohérence des politiques. La PAC productiviste et le libre-échange demeurent des totems encore à déboulonner; mais j'ai le très net sentiment que le vent est en train de tourner et que les tenants de l'orthodoxie néo-libérale sont sur la défensive.

Et si le Green Deal est encore aujourd'hui présenté comme la stratégie de croissance de l'UE, je constate aussi que la prochaine édition de la conférence post-croissance que je prépare pour septembre suscite un intérêt à la fois dans de nombreux groupes du Parlement Européen et dans le chef de membres très importants de la Commission européenne. Des tabous sont en train de tomber. Mais il faudra encore et toujours renforcer la tenaille qui allie les actrices et acteurs de changement dans et hors des institutions politiques pour forcer le changement. Une fenêtre d'opportunité s'ouvre, sachons-nous y engouffrer.

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