Après plus de six mois, nous avons enfin obtenu gain de cause dans l’affaire BlackRock ce matin. Rappelez-vous qu’en Avril dernier, nous avions avec Damien Carême et d’autres députés verts introduit une plainte auprès de la Médiatrice européenne, dénonçant le choix de la Commission d’accorder à ce géant de la gestion d'actifs un contrat pour la conseiller en matière de finance verte. C'est comme si Coca-Cola avait été désigné par l'UE pour la conseiller sur l'alimentation saine.
Le conflit d’intérêt était pour nous flagrant, car BlackRock figure parmi les plus gros investisseurs dans le secteur pétrolier et détient des parts importantes dans les banques européennes les plus éco-irresponsables (telles que Barclays, HSBC, BNP Paribas ou encore Deutsche Bank).
De plus, BlackRock avait soumis une offre très inférieure (280.000€) à l’estimation de la Commission (550.000€). Il est dès lors légitime de supposer que cette offre à prix cassé a été intentionnellement calculée par la multinationale américaine pour augmenter ses chances d'obtenir un contrat lui permettant d'influer sur la régulation financière européenne.
Et la Médiatrice européenne semble être du même avis ! Sa conclusion est sans appel : elle confirme que la Commission n’a pas été assez vigilante dans ses vérifications et que le risque que BlackRock utilise ce contrat pour orienter la législation européenne en sa faveur est bien réel. En raison de ce flagrant conflit d’intérêts, la Médiatrice juge ‘douteuse’ la décision de la Commission de ne pas avoir exclu BlackRock de la procédure d’appel d’offres.
La suite est évidente : nous demandons à la Commission d’agir en conséquence et d’annuler le contrat octroyé à BlackRock. Mais nous devons aller plus loin. Comme le recommande également la Médiatrice, nous demandons que les règles européennes en matière de prévention de conflits d’intérêts soient révisées et renforcées pour éviter qu’un tel scandale se reproduise.
Symboliquement, c’est une affaire importante : ce n’est qu’en garantissant l’intégrité et la transparence des institutions, que l’Union Européenne arrivera à bénéficier de la confiance des citoyens et à servir l’intérêt général. C’est en ce sens que je continue à me battre au Parlement européen.
Lisez ci-dessous la lettre que j'ai envoyée ce matin avec mes collègues écologistes à la présidente de la Commission Ursula von der Leyen !
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Philippe