"Je demande au Président du Parlement de retirer ses déclarations sinon de se retirer lui-même!"
Questionné lors d'une émission radio sur Benito Mussolini, le président du Parlement Européen a en substance dit qu'il avait aussi réalisé de bonnes choses pour l'Italie, comme des infrastructures autoroutières ou autres. Il a ainsi participé à la banalisation des régimes fascistes, qui ne feraient donc selon lui pas que de mauvaises choses. Dans la bouche du président du Parlement Européen, c'est inacceptable. Il n'y a pas si longtemps, le même Antonio Tajani célébrait l'Istrie et la Dalmatie italiennes, donnant l'impression de reprendre à son compte les revendications irrédentistes des nostalgiques de la période où l'Italie occupait les deux rives de l'Adriatique. Antonio Tajani, que j'ai eu au téléphone ce matin, feint ne pas voir où est le problème : il sait pertinemment bien que ce type d'expressions publiques lui permet de courtiser un électorat d'extrême droite, dans une tentative désespérée de Forza Italia de récupérer les électeurs perdus à la Lega et à Fratelli d'Italia.
J'interpellais donc ce matin le Président du Parlement européen, Antonio Tajani, italien proche de Berlusconi et membre du parti des chrétien-démocrates, sur les propos qu'il tenait la veille sur les apports positifs du régime de Mussolini à l'Italie. De tels propos sont indignes de notre institution, premier parlement transnational créé justement pour contrer le retour du fascisme en Europe. Fait rare au Parlement européen, mon intervention a été suivie d'une longue standing ovation montrant la profonde colère des députés européens à l'égard de ces propos.