Socio-éco
04/06/2024
Cette semaine en plénière nous avons eu l'occasion de voter deux rapports sur la question des droits humains dans l'Union européenne.
Le premier, rédigé par mon collègue catalan Josep-Maria Terricabras Nogueras, expose la situation des droits fondamentaux au sein de l’UE pour l’année 2017. État de droit, droits des femmes, droits des migrants, liberté des médias, racisme sont autant d’aspects traités par le rapport.
Je prenais la parole en plénière à ce sujet en début de semaine (pour revoir mon discours http://bit.ly/2Cy4fwf), le rapport revient sur les nombreuses atteintes aux droits des personnes migrantes et réfugiées, avec en ligne de mire l'inaction européenne pour permettre des arrivées sans risque sur le continent et mettre fin aux trop nombreux décès dans la mer Méditerranée. La criminalisation de la solidarité est également dénoncée. Situation très inquiétante à l'heure où certains se font les chantres de la "démocratie illibérale", le rapport dénonce également la détérioration croissante de la liberté d'expression et de réunion, avec des restrictions de plus en plus répandues de ces droits dans différents États membres. Le rapport alerte notamment sur l'usage souvent excessif de la force par les forces de police. Ce qui ne semble malheureusement pas s'être améliorée au cours de l'année 2018... Le rapport rappelle la nécessité d'enquêtes indépendantes et impartiales. La liberté de la presse et des médias est également dans le viseur du rapport. Les journalistes européens continuent d'être la cible d'attaques et de pression. Les meurtres de la journaliste maltaise Daphné Caruana Galizia et du journaliste slovaque Jan Kuciak en sont des démonstrations cruelles.
La question de l'État de droit, principe fondateur de l'Union européenne, occupe une place très importante dans le rapport, en particulier aux niveaux de la séparation des pouvoirs et de la corruption dans certains États membres. L'Union européenne doit être garante du respects de ses principes fondamentaux et mettre en œuvre tous les outils à sa disposition en cas de violation manifeste. En lien avec ces préoccupations, le rapport de ma collègue suédoise Bodil Valero sida, qui dans le contexte des négociations du prochain budget européen a eu à se prononcer sur la mise en place d'un programme de soutien financier aux organisations actives dans la défense de l'État de droit (lutte contre la corruption, accès à la justice, séparation des pouvoirs pour ne citer que quelques sujets), est crucial. Nous préconisons que ce fonds soutiennent effectivement la société civile dans les États membres où l'État de droit est mis à mal et où ces associations sont souvent les cibles d'attaques par les gouvernements en place. Près d'un milliard d'euros seront alloués à ce programme et l’accès aux fonds sera plus aisé pour les petites organisations. Le rapport prévoit également des mesures d’urgence pour soutenir les organisations de la société civile dans les États membres où l'État de droit connaît une détérioration grave et rapide. Si l'Europe apparaît souvent comme la championne mondiale des droits humains et de la démocratie, la réalité est bien plus nuancée et nous devons être extrêmement vigilants afin de protéger ce que nous pourrions prendre pour acquis. Photo de Samantha Sophia sur Unsplash
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