Hier soir, j'ai eu la joie de rencontrer quelques un-e-s de ces jeunes (dont Anuna De Wever et Adélaïde Charlier) à l'origine du mouvement Youth for Climate, qui organise les marches hebdomadaires pour le climat. Leur détermination tranquille en même temps qu'exigeante est impressionnante; elle nous fait du bien, à nous qui depuis longtemps ramons à contre-courant de la contre-révolution climatique. En effet, c'est quotidiennement que nous butons contre les intérêts des gagnants de la mondialisation néo-libérale. Pour ces derniers, la préservation de leur rente, issue de l'exploitation sans limites de la planète et de ses habitants, doit prendre le pas sur toute autre considération.
Si certain-e-s de mes collègues eurodéputé-e-s se sont déclarées "réveillé-e-s" par la mobilisation des jeunes (espérons que ce soit vraiment le cas), je leur ai dit tout l'encouragement que leur mobilisation m'apporte dans nos combats quotidiens pour des sociétés plus justes, plus durable et plus démocratique. Ces jeunes ont un sens aigu de l'urgence : ils nous rappellent le rapport du GIEC en octobre dernier, qui donne une douzaine d'années à l'humanité pour éviter la forme la plus brutale du bouleversement climatique. Ils comprennent aussi le message si bien souligné par Nicolas Hulot lors de son départ du gouvernement Macron : c'est précisément parce que notre système économique produit le bouleversement climatique et les inégalités qu'il faut en changer. Des mesurettes ne feront pas l'affaire.
Et par-dessus tout, leur énergie positive est contagieuse : alors qu'il se faisaient taxer par notre jeune collègue NVA Ralph Packet de "doomdenkers" (prophètes de malheur), ils l'ont repris de volée en affirmant au contraire un message d'espoir : celui que l'humanité a les ressources pour faire face, si elle le veut vraiment.
Dans la foulée de la marche d'hier a été lancée la plate-forme en ligne www.youth4climate.be, dont l'objectif est de recueillir, dans une dynamique d'intelligence collective, toutes les idées susceptibles de répondre à l'urgence climatique, du local au global, de l'individuel à l'institutionnel. Ces idées feront l'objet d'un processus d'évaluation et de sélection, en vue d'être réellement mises en oeuvre. Il va de soi que la mise en place des nouveaux exécutifs aux niveaux régionaux, national et européen après les élections du 26 mai seront un moment de vérité : au delà des discours, trouverons nous une volonté majoritaire d'engager irréversiblement la transition écologique et solidaire. D'ici là, vous pouvez compter sur le mouvement pour garder la pression au niveau maximal, et pas seulement en Belgique ! Bravo et merci !
PS : je vous invite également à lire l'analyse de la dynamique du mouvement publiée dans le Soir par Louise Knops, que j'ai la chance d'avoir comptée parmi mes assistant.e.s pendant 7 ans. Photo : Benoît Dive.