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Bayer-Monsanto : la Commission dit oui à la fusion toxique

21/03/2018
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Bruxelles, le 21 mars 2018 La nouvelle est tombée ce matin : la Commission européenne vient d'annoncer, par la voix de sa commissaire à la concurrence Margrethe Vestager, qu'elle donnait le feu vert à la fusion Bayer-Monsanto. L'accord est cependant assorti d'une série de conditions liées au rachat, par une tierce partie, de différentes activités des deux multinationales. L'acquéreur proposé étant BASF, la Commission doit encore examiner en profondeur l'indépendance de BASF vis-à-vis de Bayer et de Monsanto. Le communiqué de la Commission peut être lu ici http://europa.eu/rapid/press-release_IP-18-2282_fr.htm

Nous sommes consternés et en colère après cette décision, d'autant que les observations préliminaires de la DG concurrence pointaient une liste impressionnante de risques et problèmes liés à ce rachat. Comme nous l'avons dit et répété depuis que le projet de fusion a été annoncé en septembre 2016, la création d'un tel "monstre à deux têtes" est une mauvaise opération pour les fermiers, pour l'environnement, pour la santé et pour la sécurité alimentaire, et bien entendu, pour les consommateurs, qu'ils soient en Europe ou ailleurs. Le secteur agricole est déjà bien trop concentré et donne une mainmise sur la production alimentaire à une poignée de géants industriels. Permettre à deux de ces poids lourds de fusionner ne fera qu'aggraver la situation. Sans compter que l'on peut s'attendre à un regain de lobby pro-OGM en Europe, Monsanto étant le producteur de l'unique plante OGM autorisée à la culture dans l'UE (le maïs Mon 810). La pilule est d'autant plus amère qu'en rachetant Monsanto, Bayer deviendra simultanément le plus gros acteur européen dans le domaine des produits chimiques agricoles et dans celui du médicament. En d'autres mots, désormais, en plus du poison, Bayer nous vendra les antidotes...

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