Strasbourg, le 2 octobre 2017
Comme bon nombre d'entre vous sûrement, j'ai suivi depuis quelques jours avec une inquiétude croissante la situation tendue en Catalogne, qui a dégénéré hier lorsque la répression policière espagnole a fait plusieurs centaines de blessés catalans. Indépendamment de l'avis de chacun sur la tenue du referendum, les brutalités déployées contre des citoyens pacifiques voulant exprimer un vote sont inacceptables et indignes d'un pays démocratique. Il s'agit là d'une faute majeure de la part du Premier ministre Mariano Rajoy (Parti Populaire), qui ne pouvait qu'envenimer une situation déjà très sensible.
Depuis 7 ans, la Catalogne fait savoir qu'elle souhaite renégocier avec l'Espagne son statut. Et depuis 7 ans, Madrid a systématiquement refusé toute discussion de cette nature avec le gouvernement catalan. Ce qui a permis aux plus radicaux des indépendantistes de faire monter la pression, jusqu'à faire organiser la tenue d'un référendum non conforme à la Constitution espagnole. Il n'en reste pas moins que la réponse espagnole a été totalement disproportionnée. On ne résout pas un problème politique en ayant recours à la force ! Le contraste avec le processus ayant mené au référendum écossais de 2014 est saisissant. Il est clair que la solution passera par la négociation. Seule cette voie permet de respecter des principes aussi fondamentaux que l'État de droit et la démocratie plutôt que de les opposer.
La Commission européenne est enfin sortie mollement de son mutisme ce midi, indiquant qu'il s'agissait d'un problème interne à l'Espagne et qu'elle faisait confiance à Rajoy pour gérer la suite; elle doit au contraire soutenir activement le dialogue et proposer une médiation.
Mise à jour du 4 octobre 2017 : je développe mes arguments dans une carte blanche que le Vif publie ce matin.