Les Verts européens adoptent "la déclaration de Paris" pour réguler la finance et répondre à la crise de l’Euro
Ce week-end, le Parti Vert Européen a tenu son quatrième congrès à Paris. Pourquoi Paris? Parce que la bataille électorale qui aura lieu en France en 2012 peut - et doit - être l'occasion d'enclencher un basculement du centre de gravité politique de l'Europe. Europe Ecologie/Les Verts et notre candidate Eva Joly portent haut nos couleurs dans l'hexagone; nous étions là pour les soutenir. Ce congrès a surtout été pour nous l'occasion de voter à la quasi-unanimité (seuls les verts suédois, anglais et gallois se sont abstenus) la "Déclaration de Paris", qui explicite en douze points les propositions des Verts pour faire face à la crise. Ce qui est véritablement exceptionnel dans ce document est qu'une famille politique européenne, les écologistes, se mette d'accord non pas sur des principes très généraux, comme le font la plupart de nos concurrents, mais sur des propositions précises et spécifiques portant sur le traitement de la dette, sur la régulation des marchés financiers, sur la séparation des métiers bancaires... Il est frappant que le Parti Populaire Européen (représenté en Belgique par le CDH et le CD&V) soit présent dans quasi tous les gouvernements européens et occupe tous les postes dirigeants de l'Union Européenne, c'est à dire dispose de tous les leviers de commande et n'arrive pas à s'accorder ne serait-ce que sur le diagnostic de la crise.
Comme Ecolo et Groen! l'ont prouvé lors des négociations communautaires en Belgique, les Verts sont capables de surmonter les particularismes nationaux (ou régionaux) pour chercher (et surtout trouver) ensemble des solutions communes. Il est frappant que les Verts des pays dits "contributeurs nets" - Allemagne, Finlande, Autriche, Pays-Bas - aient pu se retrouver sur un texte commun et substantiel avec ceux des pays en crise. Je vous invite à decouvrir le texte de cette déclaration en français et en anglais:
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COMMUNIQUE DE PRESSE :
14 novembre 2011 | Réunis ce week-end à Paris pour faire de leur 4ème Congrès un acte de soutien à la campagne d’Europe Ecologie/Les Verts en vue des élections présidentielles françaises, les Verts européens ont adopté à une écrasante majorité leur plan de réponse à la crise dans laquelle se débat l’Europe.
Le plan adopté par les écologistes est à la fois ambitieux et précis : il se place résolument dans une perspective d’intégration politique européenne forte ; loin d’être un accord large obtenu par un consensus mou, il affirme une volonté commune de se montrer à la hauteur de la crise par des réponses précises et détaillées.
Parmi les points cruciaux adoptés, les Verts veulent : faire de la Banque Centrale Européenne, au travers d’un Fonds Européen de Stabilisation Financière réformé, le prêteur en dernier ressort pour toute la zone Euro ; transformer ultérieurement ce fonds de stabilisation en trésor européen, apte à émettre des euro-obligations afin d’éviter le basculement de pays comme l’Italie dans l’insolvabilité ; restructurer la totalité de la dette grecque à hauteur d’au-moins 60% ; développer une régulation forte - allant bien au delà des propositions actuelles - pour l’ensemble du monde financier ; séparer les métiers bancaires ; mettre en place une harmonisation fiscale européenne dont celle de l’impôt des sociétés ; instaurer une taxe sur les transactions financières ; lancer un Green New Deal européen, destiné à stimuler l’investissement privé et public dans les domaines qui feront de l’Europe un acteur économique de pointe au 21ème siècle et qui créeront des millions d’emplois durables. Les Verts européens appellent aussi à une véritable assemblée constituante européenne, car chacun sait que les solutions à la crise que traverse notre Union ne pourront se faire sans révision des traités européens. Ceci doit être l’occasion de faire un saut non seulement fédéral mais aussi démocratique pour l’UE.
Le fait que de Paris à Berlin - qui seront le théâtre de batailles électorales clés en 2012 et 2013 - d’Helsinki à Lisbonne, d’Athènes à Dublin, les écologistes européens aient pu s’accorder avec clarté et précision sur des sujets aussi sensibles est loin d’être anodin. Tout comme en Belgique, lorsqu’Ecolo et Groen ! ont combiné leur imagination et leur volonté politique pour surmonter les différences communautaires et proposer ensemble des solutions à la crise institutionnelle belge, les Verts Européens se montrent capables de dépasser leurs cultures nationales pour répondre ensemble au défi probablement le plus difficile que l’Union Européenne ait à relever depuis sa création.
Il serait réjouissant que les autres familles politiques européennes puissent à leur tour s’accorder en leurs seins respectifs sur les solutions qu’elles défendent pour sortir de la crise. Cela nous donnerait enfin l’occasion d’un débat démocratique véritablement européen. De ce point de vue, la cacophonie, l’absence de vision et de volonté communes de la famille politique actuellement hégémonique en Europe - le Parti Populaire Européen - est criante, et sa responsabilité dans l’émergence et l’aggravation de la crise écrasante.
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