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"Trois questions à Philippe Lamberts, député européen"

15/02/2010
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Interview parue dans le journal L'Echo, le 10 février 2010.

 
Vous avez voté contre la Com­mis­sion Bar­ro­so II. Pour­quoi ?Nous sommes tous sor­tis du cycle des au­di­tions avec le sen­ti­ment que la plu­part des com­mis­saires man­quaient de vi­sion. Ils n’ont pas une per­cep­tion très aiguë des défis qui at­tendent l’Union eu­ro­péenne. Deuxiè­me­ment, la plu­part d’entre eux –mais pas tous- n’avaient pas dit grand-chose. Pour nous, ce n’est pas une équipe forte, sus­cep­tible de confé­rer un lea­der­ship aux po­li­tiques eu­ro­péennes, lea­der­ship dont l’UE a be­soin pour faire face aux mul­tiples crises ac­tuelles. Il ne faut ce­pen­dant pas ca­ri­ca­tu­rer : il ne s’agit pas d’une bande d’in­ca­pables. Mais il y a un réel pro­blème d’am­bi­tion po­li­tique. Avec un Conseil qui reste en quelque sorte le syn­di­cat des in­té­rêts na­tio­naux, il faut une Com­mis­sion suf­fi­sam­ment forte pour re­pla­cer l’Union eu­ro­péenne sur la carte du monde. Vous ne met­tez pas tous les com­mis­saires sur le même plan ? Nous al­lons de­voir tra­vailler avec tous les nou­veaux com­mis­saires, mais un com­mis­saire ne vaut pas l’autre. Si l’en­semble de l’équipe n’est pas à la hau­teur, cela n’ex­clut pas qu’il y ait cer­taines in­di­vi­dua­li­tés, comme la com­mis­saire da­noise, Connie He­de­gaard. Parmi les sept ou huit que j’ai pu voir du­rant les au­di­tions, c’est la seule qui a réel­le­ment dé­fen­du une vi­sion et qui a n’a pas hé­si­té à se po­si­tion­ner per­son­nel­le­ment sur une série de su­jets, comme le chan­ge­ment cli­ma­tique. Mi­chel Bar­nier, au mar­ché in­té­rieur, nous a dit qu’il vou­lait une ré­gu­la­tion forte des mar­chés fi­nan­ciers. On va le prendre au mot. Quelle éva­lua­tion faites-vous de la pro­cé­dure des au­di­tions ? On ne peut pas voter in­di­vi­duel­le­ment, sur la com­pé­tence des gens, mais sur une équipe au com­plet. Donc, c’est une pro­cé­dure po­li­tique et il ne faut donc pas s’éton­ner si nous, les Verts, nous en fai­sons un vote po­li­tique. Pen­dant la Conven­tion sur l’ave­nir de l’UE, nous avions pro­po­sé que chaque pays pro­pose plu­sieurs can­di­dats com­mis­saires, et en­suite, qu’il y ait une ap­pro­ba­tion des com­mis­saires poste par poste. Ici, on a prêté à Bar­ro­so le fait d’avoir de­man­dé à ses com­mis­saires de se taire dans tous les langues et de ne pas trop en ra­con­ter. Je ne sais pas si c’est exact, mais le fait est que beau­coup d’entre eux se sont com­por­tés en ce sens. Vous at­ten­dez la Com­mis­sion sur quels su­jets ? Sur­tout sur ce qu’on ap­pelle la "stra­té­gie 2020", c’est-à-dire la suite de l’Agen­da de Lis­bonne. C’est la pre­mière oc­ca­sion po­li­tique de mettre l’Eu­rope sur la voie d’un "Green new Deal". Tout le monde est d’ac­cord pour dire qu’il faut mettre nos so­cié­tés dé­ve­lop­pées sur la voie d’un mode dé­ve­lop­pe­ment dif­fé­rent. Pour nous, il fau­dra éta­blir des cri­tères contrai­gnants, comme cela a été fait pour l’euro. L O.G.
 
Bureau De Philippe Lamberts

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