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Crise de l'accueil des réfugiés et sommet UE-Turquie: on ne marchande pas les droits humains !

07/03/2016
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Bruxelles, le 7 mars 2016. L'UE doit coopérer avec la Turquie sans oblitérer le problème de violation des droits humains.

En amont de ce sommet, je me suis exprimé en tant que co-président du Groupe des Verts/ALE:

"Si la crise de l'accueil des réfugiés oblige l'Union européenne à coopérer avec la Turquie, cela ne doit pas pour autant oblitérer la situation alarmante concernant les droits humains ni la guerre civile dans le pays.

L'atteinte à la liberté de la presse et le nombre de journalistes emprisonnés ne sont en aucun cas tolérables. Il est inacceptable que le Président Erdogan refuse toujours se conformer à la décision de la Cour constitutionnelle demandant la libération du journaliste Can Dündar. Par ailleurs, des centaines de civils ont péri dans le conflit opposant le PKK et les forces de sécurité. Ils sont de plus en plus nombreux à devoir fuir les villes du Sud-Est.

Ces questions ne peuvent être éludées lors du Conseil qui s'ouvrira lundi et la relance du processus de paix avec les Kurdes devrait figurer à l'agenda. "

A l'issue du sommet, mardi 8 mars 2016, je me suis également exprimé:

"L'incapacité de nos gouvernements à assumer collectivement leurs obligations internationales nous met à la merci d'un régime turc autoritaire qui s'éloigne toujours plus des valeurs fondatrices de l'Union européenne. La gravité de la crise humanitaire qui découle des blocages politiques empêchant une répartition équitable et la relocalisation des réfugiés nous contraint aujourd'hui à coopérer plus étroitement avec la Turquie. Mais la collaboration ne peut devenir un moyen pour les États membres de revenir sur des engagements antérieurs concernant la relocalisation ni un blanc-seing au gouvernement turc pour continuer à piétiner les droits humains." Et pour Rebecca HARMS, co-présidente du Groupe des Verts:

"Nos propres divisions ruinent notre capacité de négociation avec la Turquie. Nous entretenons une dépendance réciproque. La Turquie, membre de l'OTAN, a besoin de renforcer ses liens avec l'UE, y compris pour des raisons économiques. La priorité aujourd'hui est d'organiser le relogement des réfugiés et d'établir des voies sécurisées et légales d'accès à l'UE. Nous avons besoin d'une approche qui ne se limite pas aux réfugiés syriens mais à tous les demandeurs d'asile qui doivent fuir des conflits ou la persécution comme c'est le cas notamment en Iraq ou en Afghanistan. L'asile politique doit pouvoir être invoqué."

Source de l'image à la une: images libres de droits sur pixabay.com

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