Grèce/Eurogroupe : l’essence du projet européen c’est la démocratie, pas l’humiliation !
A l'issue de la réunion de l'Eurogroupe de ces 11 et 12 juillet 2015, je me suis exprimé:
"La synthèse des résultats de l'Eurogroupe a été rendue publique. Celui-ci accepte grosso modo les propositions grecques en ajoutant un nombre important de demandes des créanciers, dans la pure tradition de la troïka. Le gouvernement grec a tendu la main que l’Eurogroupe tente à présent de tordre sous le diktat des ministres des finances les moins scrupuleux ayant pour meneur l’Allemand Wolfgang Schäuble.
En imposant des délais complètement irréalistes pour l'adoption de réformes radicales et en mettant la démocratie grecque sous tutelle comme pourraient le faire les pires régimes colonialistes , l'Eurogroupe fait preuve d’un mépris total pour la démocratie. En décrétant que le gouvernement grec n'est pas digne de confiance, W. Schäuble préjuge d’une incapacité principielle des Grecs à changer leur pays sans par ailleurs tenir compte de la volonté réformiste qui s'est exprimée de manière majoritaire au sein du gouvernement et du parlement grecs.
Il apparaît clairement aujourd’hui que l’Eurogroupe cherche soit à humilier le gouvernement grec soit à le pousser à "débrancher la prise" et ainsi porter la responsabilité prima facie du Grexit.
Nous appelons les chefs d'État et de gouvernement à prendre de la hauteur et à forger un compromis économiquement viable et socialement juste arrimé aux valeurs fondamentales de l'Union européenne. Il ne fait aucun doute que le résultat des discussions actuellement en cours aura un impact majeur sur l'avenir du projet européen."
Sur le même sujet: