Trouver une solution pour rendre la dette grecque soutenable et donner un avenir aux Grecs
En tant que co-président du Groupe des Verts/ALE et membre de la commission parlementaire ECON, je me suis exprimé :
"L'enjeu actuel concerne tout autant la Grèce que de l'eurozone et l'économie en général. La recherche d'une solution constructive est indispensable pour la Grèce trouve une issue à son endettement et que son gouvernement puisse redonner des perspectives au pays. La dette grecque est devenue insoutenable et elle est désormais prise dans un cercle vicieux généré par des mesures d'austérité conditionnant l'obtention de prêts qui ont aggravé son endettement.
On ne peut exiger d'un pays qui a atteint un tel degré de crise humanitaire et sociale qu'il rende prioritaire le remboursement de sa dette au détriment de sa population. Des objectifs plus réalistes de remboursement de la dette dont l'extension de la maturité des prêts en cours et la réduction des taux d'intérêt sont les clés d'une solution durable . Des mesures doivent également être prises pour réduire le fardeau de la recapitalisation des banques sur le Trésor grec.
Il est évident que la Grèce aura besoin d'un nouveau programme d'aide. Et cela devra aller de pair avec une nouvelle approche de la gouvernance : la troïka doit être substituée par un dispositif légitimé démocratiquement. Le programme d'aide devrait se concentrer sur l'amélioration de la gouvernance publique , y compris sur les mesures pour lutter contre l'évasion et la fraude fiscales , la réforme judiciaire , le financement des partis , la liberté des médias , ainsi que des mesures pour se attaquer aux privilèges des oligarques et autres secteurs protégés tels que l'Eglise et les armateurs. Il est également nécessaire d'appliquer une taxe sur la fortune et de recouvrer les ressources perdues par la fuite des capitaux des couches aisées au cours de ces dernières années .
Le plan d'investissement européen devrait servir à mobiliser 30 milliards d'euros pendant 3 ans pour des investissements durables en Grèce et ainsi stimuler l'économie. " Retrouvez le résumé des propositions des Verts / ALE sur la Grèce: http://www.greens-efa.eu/fileadmin/dam/Documents/Policy_papers/2015-12-11_Green_proposals_on_Greece_shortened.pdf Le document complet est disponible à : www.greens-efa.eu/fileadmin/dam/Documents/Policy_papers/Green-proposals-Greece-Feb-2015.pdf 12 & 13 février 2015, Sommet européen, BruxellesLe Sommet européen, qui réunissait les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, pour disctuer, entre autres, de la situation grecque aura au moins servi à réinstaurer le dialogue entre la Grèce et ses partenaires européens
Au lendemain de la réunion des Chefs d'état et de gouvernement à Bruxelles, je me suis exprimé en tant que co-président du groupe Verts-ALE:
"L'intérêt majeur de ce sommet est sans aucun doute d'avoir remis sur les rails une négociation entre la Grèce et ses partenaires qui s'était soldée, par un échec de l'Eurogroupe réuni le jour d'avant. Le tête à tête entre le chef du gouvernement grec, Alexis Tsipras et le Président de l'Eurogroupe, Dijsselbloem a porté ses fruits puisque l'entente sur une nouvelle terminologie a permis d'entamer des "négociations techniques" pour préparer la réunion de l'Eurogroupe de lundi. Il va de soi que cette approche constructive exige, pour aboutir, une dose de flexibilité de part et d'autre. Un nouveau "Contrat" devra être défini. Celui-ci devra amener les finances publiques grecques sur une trajectoire soutenable en fonction d’hypothèses prudentes, tout en libérant les ressources indispensables pour répondre à la crise sociale et humanitaire du pays. Une Conférence sur la dette et la mise à l'écart de la troïka au profit d'une gouvernance démocratique sont nécessaires pour mettre fin à des politiques d'austérité aveugles qui, non seulement, nuisent à la reprise économique mais également à la cohésion de toute la société grecque."
Sur les autres sujets traités lors du Sommet, je me suis également exprimé avec Rebecca Harms, co-présidente du Groupe des Verts/ALE:
"En matière de terrorisme, ce Conseil s'est contenté d'un affichage. S'imaginer que la collecte des données de tous les passagers fasse le poids face à ce fléau est un peu court. Comme l'a démontré une fois de plus le scandale au sujet de la banque HSBC dans l'affaire Swissleaks, la régulation du secteur bancaire est cruciale pour s'attaquer au financement du terrorisme et au trafic d'armes notamment. Les outils et les informations sont disponibles mais en l'absence de règles efficaces et de contrôle sur les activités du secteur bancaire, il est impossible d'apporter les bonnes réponses.
"Il est regrettable que les leaders européens présentent la surveillance de masse que constitue le PNR européen, dont le coût est par ailleurs exorbitant, comme la panacée en matière de lutte contre le terrorisme. Quand, en réalité, il faudrait avant tout pallier aux carences dans la mise en oeuvre des mécanismes existants (dont Europol et Eurojust). Ce qui devrait avant tout retenir l'attention de nos leaders, ce sont les dysfonctionnements au niveau des échanges d'informations entre états et entre services d'un même pays ainsi que la pénurie des effectifs sur le terrain et dans les instances judiciaires. Sans parler des milieux carcéraux qui fonctionnent comme des foyers de la radicalisation. Enfin, la question du blanchiment des capitaux et des sources de financement du terrorisme évoquée, à juste titre, par le Conseil devrait en réalité être une priorité. Le renforcement de la législation en matière de blanchiment va dans la bonne direction mais elle reste incomplète pour s'attaquer efficacement au terrorisme.
Pour ce qui est de l'Ukraine, l'accord de Minsk est un progrès, reste à voir s'il sera effectivement respecté. Car si cet accord suscite de l'espoir en Ukraine, sa mise en oeuvre risque très vite de s'avérer compliquée. Cet accord n'a pas pour autant entamé la détermination de l'Union européenne sur les sanctions économiques ni les restrictions ciblées en matière de circulation des personnes . Il y va en effet de de la crédibilité de l'UE pour s'assurer que le président russe accepte la négociation, qu'il respecte les accords et se plie au droit et traités internationaux. Le compromis, qui s'appuie sur la volonté d'une armistice , est très large. Il devrait permettre une solution durable qui passe par le respect de la nouvelle ligne de démarcation et la démilitarisation de la zone. Le retrait des armes lourdes est essentiel et l'approvisionnement de la Russie doit être interrompu . Enfin la frontière entre la Russie et l'Ukraine doit être indiscutable. Ces trois conditions doivent être remplies pour que la volonté d'instaurer la paix puisse être prise au sérieux. La mission d'inspection de l'OSCE devra être renforcée ainsi que ses moyens d'action. Elle doit être respectée par les deux parties. La révision du régime des sanctions n'est envisageable que si la Russie s'engage résolument à la réalisation de ces accords ."
Source de l'image à la Une: www.europarl.europa.eu