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La nouvelle Commission: pourquoi nous avons dit non!

28/10/2014
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Strasbourg, 22 octobre 2014

Hier, en séance plénière de Strasbourg (21 octobre 2014), J-M Barroso, le président sortant de la Commission européenne, a officiellement pris congé des députés européens. Retrouvez ci-dessous mon intervention dans le débat dressant le bilan de la Commission "Barroso II":

Bilan de la commission Barroso 2 par Philippe... by EurodeputesEE

Retrouvez également le message d'au-revoir que nos eurodéputés français ont souhaité addesser à JM Barroso: Bref, Barroso, bon débarras by EurodeputesEE

Le lendemain, mercredi 22 octobre 2014, c'était au tour de Mr. JC Juncker de se présenter devant les eurodéputés pour formellement mettre le pied à l'étrier et reprendre le flambeau de son prédecesseur. La présentation du nouveau collège de commissaires et des orientations politiques de JC Juncker ont été suivies du vote de Parlement européen, qui devait se prononcer en faveur ou contre la nouvelle Commission européenne. Si les parlementaires ont majoritairement voté pour, nous avons, au sein du Groupe des Verts, voté contre l'équipe que JC Juncker a composée pour les 5 années à venir. Voici pourquoi nous n'avons pas soutenu sa proposition:

"Le groupe des Verts/ALE a aujourd'hui voté contre la Commission de Monsieur Jean-Claude Juncker. Nous ne sommes pas convaincus que le Collège et l'orientation stratégique présentés par le président Juncker seront à la hauteur pour rétablir la confiance de nos citoyens dans la démocratie européenne naissante. Nous estimons qu'il a fait les mauvais choix en termes de priorités : selon nous, ces dernières devraient d'abord concerner la réduction rapide des inégalités croissantes entre et au sein des États-membres, la réduction de notre empreinte écologique sur notre environnement et la restauration de la souveraineté de nos démocraties par rapport au pouvoir des marchés financiers et des entreprises multinationales.  

Nous sommes également préoccupés par la manière dont il a distribué les portefeuilles parmi les candidats proposés par les gouvernements de l'UE. Au final, ce Collège est clairement le résultat d'un accord préalable entre les groupes du PPE, des Socialistes et des Libéraux du Parlement européen. Plutôt que d'être basée sur des critères de compétences, l'allocation des portefeuilles était liée dans de nombreux cas à l'appartenance politique des candidats. Résultat: les députés des grands groupes politiques ont accepté la nomination de certains candidats problématiques pour honorer leur partie de l'accord. Enfin, la surreprésentation des hommes face à la faible représentation des femmes au sein du collège, est un véritable échec dans la composition de la nouvelle Commission. (...).

Par ailleurs, nos inquiétudes liées au manque de considération pour les questions de durabilité et de protection de l’environnement n’ont pas été apaisées par la décision de dernière minute d'attribuer à la Vice-Présidente à la dérégulation, des compétences sur la durabilité, matière qui exige une action réglementaire. Cette situation est aggravée par le caractère quelque peu improvisé de l'attribution des portefeuilles, notamment en ce qui concerne la décision de fusionner les portefeuilles de l’énergie et le climat ainsi que ceuxde l’environnement et de la pêche. Ces changements pourraient conduire à une diminution de l'importance donnée à ces enjeux cruciaux."

Enfin, cette passation de pouvoir entre Barroso et Juncker se déroule la veille d'un Sommet européen important qui aura lieu à Bruxelles demain et vendredi (23 et 24 octobre 20147) sur les enjeux énergétiques et climatiques. Retrouvez mon intervention en séance plénière sur ce sujet, dans laquelle j'exhorte les chefs d'Etats et de gouvernement de l'UE à faire preuve d'audace, pour (enfin) faire rentrer l'UE dans le 21e siècle.

 

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