Les Verts se réjouissent de l'attribution du Prix Nobel de la Paix 2012 à l'Union Européenne
Dans un contexte où la morosité, voire le scepticisme se répandent en Europe, le Comité Nobel nous rappelle à quel point la construction européenne est un succès. Lancée comme une réponse aux deux conflits mondiaux qui avaient ravagé le continent, elle a accompli sa mission d'établir les relations entre les peuples européens sur la base de la solidarité et de la coopération. Les Européens peuvent être fiers d'avoir construit la première démocratie transnationale au monde, une préfiguration de ce que pourrait être une gouvernance mondiale.
L'avancée de l'euroscepticisme aujourd'hui en Europe est certes à mettre au débit des nationalistes de tout bord, qui attisent les peurs et les inquiétudes légitimes des citoyens pour les pousser dans une attitude de repli. Toutefois, force est de constater que depuis plusieurs décennies, la construction européenne a donné la priorité aux dimensions commerciale, économique, financière et monétaire de l'intégration, dans un mouvement qui semble s'être accentué avec la crise qui s'est ouverte en 2008. Dans ce cadre, il est indéniable que nombre de politiques et de "réformes structurelles" préconisées par une majorité de chefs d'Etat et de gouvernement ainsi que d'élus européens, relayés avec enthousiasme par les institutions européennes contribuent à aggraver les tensions sociales et les inégalités, nourrissant là aussi une méfiance citoyenne croissante.
Dans cette perspective, l'octroi du Nobel rappelle à l'Europe qu'elle doit demeurer, aujourd'hui encore, un projet de paix : le tissu social n'est pas extensible à l'infini et lorsqu'il se rompt, la violence n'est jamais loin. Pour les Verts, le Nobel doit donc être l'occasion de remettre en question l'orientation prise par la construction européenne. A nos yeux, il est urgent de faire de l'Europe l'un des lieux où s'élaborent et se mettent en ouvre démocratiquement les solutions aux défis sociaux et environnementaux de ce siècle : assurer une vie digne à tous (pas seulement aux happy few) dans les limites physiques de la planète.
La décision surprise des sages d'Oslo aujourd'hui est un formidable encouragement à tous les Européens.
Retrouvez également mon interview avec Arte, suite à l'attribution du Nobel de la paix (Arte, 13 octobre 2012)