Le Parlement européen a arrêté aujourd'hui sa position sur les six rapports définissant les nouvelles règles de la gouvernance économique européenne. Les négociations entre le Parlement et le Conseil se poursuivent néanmoins pour atteindre un consensus final. Bien que les Verts soutiennent le besoin urgent d'une gouvernance économique plus robuste et la nécessité de réformer en profondeur le Pacte de Stabilité et de Croissance, le Groupe des Verts/ALE a voté aujourd'hui contre trois de ces six rapports, estimant que ces textes entraînent l'UE sur la voie d'une austérité inappropriée.
Nous pensons en effet qu'il est grand temps de réformer le Pacte de Stabilité et de Croissance, mais l'approche bornée des forces politiques de centre-droit dominantes au Parlement européen et au Conseil ne constitue aucune base crédible et pertinente pour cette réforme. En se focalisant uniquement sur les dépenses publiques et l'austérité, et en ignorant l'aspect des recettes, cette approche ne fournira pas les bases d'une consolidation fiscale soutenable et exacerbera la pauvreté au sein de l'Union européenne. De surcroît, la droite libérale et conservatrice a refusé de mettre l'objectif de consolidation fiscale sur le même pied que celui d'un engagement contraignant en faveur des investissements publics nécessaires à la réalisation les objectifs européens d'emploi et de développement économique.
Les Verts ont toujours soutenu une gouvernance économique ambitieuse, basée sur un équilibre entre solidarité et responsabilité pour assurer la soutenabilité fiscale.Tabler sur l'austérité est une recette pro-cyclique vouée à l'échec qui doit être abandonnée. En outre, les mesures d'exécution proposées dans ce paquet devraient faire partie d'un cadre plus large qui promeut une convergence fiscale étendue, des marges de manœuvre contra-cycliques plus fortes, et des incitants économiques, tels que les Eurobonds, pour aider au respect des règles. Les Verts ont également défendu de manière constante une approche symétrique des déséquilibres macroéconomiques, visant à s'attaquer aux problèmes posés par les surplus de la balance commerciale autant que par les déficits, et regrettent que les gouvernements européens ne soient pas disposés à soutenir cette approche.
Néanmoins, les Verts ont voté en faveur des rapports sur le pilier macroéconomique, qui repose sur une approche systémique permettant de prévenir des crises futures. Notre groupe soutient également le rapport qui établit des cadres budgétaires numériques, qui apporteront la nécessaire transparence et garantiront la fiabilité des données budgétaires par des instances indépendantes".