Il y a deux façons de faire face à la crise climatique. La première est d’accepter la réalité, en reconnaissant que les renouvelables sont les seules énergies durables. La seconde, est de recréer une autre réalité, parallèle, en repeignant en vert tout ce qui nous mène dans l’impasse. L’acceptation ou le déni : c’est le choix vital auxquels nos sociétés sont désormais confrontées.

Aujourd’hui, la Commission européenne a clairement exprimé sa préférence pour la seconde option, en confirmant sa volonté d’octroyer un label vert aux centrales nucléaires et au gaz. Elle a en effet décidé d’inclure ces deux sources d’énergie dans la taxonomie européenne, cette liste censée déterminer les investissements financiers pouvant être étiquetés comme durables.

Certes, il est des endroits où le recours au gaz ou à la prolongation de quelques réacteurs sont considérés comme indispensables pour assurer la soudure vers le monde du renouvelable et de la sobriété énergétique. C’est notamment le cas de l’Allemagne et de la Belgique, qui payent les frais de quarante années d’inaction climatique. Mais, en requalifiant ce mal nécessaire en bien nécessaire, la Commission européenne saute à pied joint dans le piège du « greenwashing ».

Certains voudraient nous faire croire qu’en excluant le gaz et le nucléaire de la taxonomie verte, de tels investissements seraient impossibles. C’est une imposture intellectuelle : ces investissements ne devraient tout simplement pas bénéficier de fonds publics labellisés comme « verts ».

Avec cette proposition à courte vue, l’exécutif européen mine considérablement la crédibilité de l'UE en tant qu'acteur climatique tout en hypothéquant notre avenir commun.
Les plans de la Commission européenne établissent bien quelques conditions pour l'inclusion du gaz fossile et de l'énergie nucléaire, mais elles sont bien trop faibles.

La science du climat exige que nous utilisions moins de ressources en gaz et pourtant, la Commission encourage activement le recours à des combustibles fossiles supplémentaires. L'énergie nucléaire n’est ni durable, ni sûre.

Tout n’est pas pour autant fini. Les eurodéputé.e.s ainsi que nos gouvernements ont encore la possibilité de rejeter la proposition de la Commission.

Pour cette raison, je vous invite à signer notre pétition afin de leur mettre un maximum de pression: https://act.greens-efa.eu/fr/stopgreenwashing