20€ - c'est le prix dérisoire pour un billet d'avion Ryanair Bruxelles-Berlin (650km), un trajet qui émet en moyenne 184kg de CO2 par passager. En comparaison, le même trajet en train émet en moyenne 24kg de CO2 par passager, mais coûte au moins 70€ !

L'une des raisons de cette différence absurde de prix, c'est l'exemption fiscale dont bénéficie le kérosène au sein de l'Union Européenne. Malgré l'empreinte carbone huit fois supérieure de l'avion (dans ce scénario), les compagnies aériennes ne paient aucune taxe sur le carburant de leurs avions. À l'inverse, les opérateurs de trains paient des impôts sur leur consommation d'électricité.

Dans le domaine du transport, le secteur aérien est pourtant la deuxième source d'émissions de gaz à effet de serre après le transport routier. Il est responsable d'au moins à 5% du réchauffement climatique à l'échelle globale.

Nous ne pouvons donc plus accepter que ce secteur - dont les émissions sont vouées à tripler d'ici 2050 - soit exonéré de taxe sur le carburant : ce privilège lui procure un avantage compétitif injuste par rapport aux autres moyens de transport plus écologiques.

C'est pourquoi avec d'autres eurodéputé.e.s  j'ai aujourd'hui envoyé une lettre adressée à la Commission pour lui demander de mettre fin à ce régime d'exception et de fixer un taux minimum d'imposition sur le kérosène dans l'UE.

En 2019 déjà, une étude non-publiée de la Commission avait fuité, dans laquelle celle-ci concluait qu'une taxe européenne sur le kérosène permettrait de réduire les émissions du secteur aérien d'au moins 10%, sans aucun impact sur l'économie et l'emploi. De plus, les bénéfices d'une telle taxe pourraient être réinvestis dans les modes de transport à faible impact environnemental, comme le train par exemple.

Il est juste impensable qu'encore aujourd'hui le principe du « pollueur payeur » ne s'applique pas au transport aérien, dont le nombre d'usagers ne cesse pourtant d'augmenter. Cela doit changer !

Likez, partagez, débattons !

Philippe