12,8 milliards d’euros : c’est le montant total des aides publiques que réclame l’industrie aérienne européenne pour surmonter la crise sanitaire. Rien qu’en Belgique, Brussels Airlines (intégrée au groupe allemand Lufthansa) demande 200 à 300 millions d’euros d’aide à l’Etat belge.
La facture risque donc d’être salée pour le contribuable belge et européen. Mais le plus choquant est que ce plan sauvetage du secteur aérien européen n’est accompagné d’aucune condition sociale et environnementale significative.
C’est inacceptable pour deux raisons. Tout d’abord, l’aviation est l’un des secteurs économiques dont les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté le plus rapidement ces dernières années. En outre, malgré les dizaines de milliards de bénéfices engrangés ces cinq dernières années, l’industrie aérienne européenne ne paye quasi aucune taxe sur le carburant ou de TVA sur les vols.
Comme le rappelle très justement l’ONG Greenpeace : « les compagnies aériennes ne peuvent pas s’attendre à recevoir l’argent des contribuables quand les temps sont durs et, dans le même temps, ne pas payer de taxes elles-mêmes quand la période leur est favorable ».
Il est donc impératif de lier les aides aux compagnies aériennes à des conditions strictes. Celles-ci devraient au minimum inclure :
- L’instauration d’une taxe sur le kérosène pour tous les vols (nationaux et internationaux) ;
- L’application d’une taxe écologique sur les billets d’avion ;
- L’interdiction totale des liaisons aériennes de courte distance ;
- Le respect de l’objectif climatique de 1,5°C de l’Accord de Paris.