Dans l'accord du Brexit, le respect des citoyens européens n'est pas négociable !
Cela fait des semaines que nous recevons des messages inquiétants, soit par les médias, soit m’étant adressés directement, sur la situation incertaine de centaines de milliers de citoyens européens résidant au Royaume-Uni.
Ces citoyens expatriés, souvent installés depuis longtemps et ayant fondé une famille, se retrouvent aujourd’hui à craindre le futur post-Brexit. Angoissés par un éventuel retrait de leur permis de séjour, car si la liberté de circulation est un acquis au sein de l’UE, il reste à voir ce qu’il en restera après la période de transition en 2021.
Pourtant, les droits des citoyens ressortissants de l’UE résidant au Royaume-Uni (et inversement !) sont protégés par l’Accord de retrait négocié et approuvé des deux côtés de la Manche. Malgré ces dispositions permettant de garantir (à vie) les droits de ces citoyens, le gouvernement britannique reste flou sur leur implémentation, un manque de clarté inacceptable lorsqu’il s’agit du sort de plus de 3,2 millions de citoyens européens.
Avec des délais de procédure de demande de résidence de parfois plusieurs mois, nous sommes bien loin de la procédure de quelques jours promise par le gouvernement Johnson. D’autres résidents se voient attribuer un statut provisoire les obligeant à réappliquer pour un permis définitif à une date « ultérieure ».
Cette situation d’insécurité est intenable, et ses conséquences bien réelles. Ainsi le journal The Independent dénonçait il y a quelques jours le manque d’informations concernant ces résidents européens dont la procédure est en cours, créant des situations d’inégalité qui les empêche de trouver un job ou un logement en l’absence d’une preuve formelle de statut de résidence.
La résolution que nous avons adoptée aujourd’hui au Parlement Européen appelle le Royaume-Uni à respecter les provisions négociées dans l’Accord de retrait, à les implémenter au plus vite et de manière transparente. Ces dispositions sont essentielles : elles garantissent entre autres le droit de séjour à vie pour les ressortissants de l’UE (et leurs enfants) résidant au R-U, le droit au regroupement familial ou encore le maintien de tout droit à la sécurité sociale obtenu en vertu du droit européen.
J’ai toujours souligné que le meilleur deal pour l’UE et pour le Royaume-Uni serait l’union, mais puisque divorce il y aura certainement, le respect des citoyens - tant européens que britanniques - sera la condition de notre amitié.