Strasbourg, le 12 décembre 2017
Cette fois, c'est officiel : la Commission européenne a adopté aujourd'hui le texte renouvelant l'autorisation du glyphosate pour une période de cinq ans. Je ne reviendrai pas sur cette décision inique que j'ai déjà eu l'occasion de commenter en long et en large lors des nombreux rebondissements de ces derniers mois.
La Commission a également adopté une communication en réponse à l'Initiative Citoyenne Européenne (ICE) #StopGlyphosate, qui peut être lue ici http://europa.eu/rapid/press-release_IP-17-5191_fr.htm . Elle indique notamment, en réponse à l'exigence d'une plus grande transparence des études utilisées dans l'évaluation scientifique, qu'une proposition législative à cet égard sera mise sur la table avant le printemps 2018.
Voilà qui appelle deux réponses : premièrement, il est assez sidérant de voir la Commission admettre d'une main que la procédure d'évaluation laisse à désirer, tout en prolongeant de l'autre main une substance à l'issue de cette même procédure d'évaluation. Bref, les 1,3 millions de citoyens européens cosignataires de l'ICE en sont pour leurs frais. Deuxièmement, les vagues promesses de la Commission ne sont qu'un écran de fumée : nul besoin d'un nouveau cadre légal, la législation en vigueur permet déjà une transparence bien plus importante – c'est d'ailleurs la raison pour laquelle mes 4 collègues eurodéputés verts Bart Staes, Heidi Hautala, Michèle Rivasi et Benedek Jávor ont intenté une action en justice contre l'EFSA, (l'agence européenne en charge de la sécurité des aliments, c'est son évaluation qui sert de base à la réautorisation).
L'histoire ne s'arrête pas là : comme je vous le disais la semaine passée, loin de baisser les bras, l'opposition politique s'organise sur deux fronts. D'une part, nous travaillons à la mise en place d'une commission parlementaire devant enquêter sur la procédure d'autorisation et la gouvernance des agences européennes impliquées, et d'autre part nous tâchons de réunir une majorité d'eurodéputés afin de saisir la Cour de Justice de l'UE en vue d'annuler la décision de la Commission. Et la coalition se construit : cet après-midi, ma collègue Michèle Rivasi annonçait, aux côtés d'eurodéputés issus des groupes S&D (socialistes), GUE (gauche radicale) et EFDD (cinq étoiles), notre intention commune de réunir la majorité nécessaire. Les 9 États-Membres ayant voté contre le renouvellement sont invités à faire la même démarche au niveau national.
Vous pouvez compter sur nous pour ne rien lâcher, et à notre tour nous comptons sur vous pour maintenir la pression : nous avons 2 mois pour aboutir !