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Budget de l'UE 2014-2020: Le Parlement se dégonfle...

27/06/2013
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Jeudi 27 juin 2013
Il y a quelques mois, le Parlement européen menaçait de boyocoter les négociations sur le budget européen, dont le niveau et la répartition étaient jugés inacceptables par les députés européens. Que reste-t-il de cette volonté de tenir tête aux Etats Membres? Un niveau budgetaire toujours aussi inacceptable, mais cette fois-ci uniquement pour les Verts.
Et donc on allait voir ce qu'on allait voir. Des socialistes aux conservateurs en passant par les libéraux, sans nous oublier bien sûr, le Parlement allait refuser le prochain budget multi-annuel de l'UE tel que négocié par les chefs d'Etat et de gouvernement. Pourquoi? Car trop peu ambitieux (85 milliards de réduction par rapport à la proposition originelle de la Commission, elle-même prévoyant à peine un maintien du budget au niveau de celui de 2013). Car rétrograde, sacrifiant les politiques sociales et d'avenir (telle que la recherche et l'innovation) au profit d'une politique agricole commune productiviste et de fonds structurels favorisant les grands projets d'infrastructure. Car combinant les égoïsmes nationaux en refusant de financer le budget par des ressources propres "fédérales" comme une taxe sur les transactions financières. Eh bien, on a vu ce qu'on a vu, lorsque ce matin, au nom du Parlement, le président Martin Schulz a donné son ...assentiment à un "compromis" qui ne donne satisfaction au Parlement sur aucun point majeur. Le montant total du budget et son affectation restent inchangés et il n'y aura pas de ressources propres, tout juste une déclaration d'intentions en vue d'étudier la question.
De quoi les conservateurs et les socialistes (bientôt rejoints par les libéraux?) se contentent-ils? De la possibilité (tenez-vous bien) de reporter à l'année suivante les budgets non-dépensés une année. Et, victoire socialiste (!) d'anticiper en 2014-2015 les dépenses liées au très modeste fonds de garantie pour les jeunes (3 milliards) ainsi qu'une augmentation volontaire d'un milliard pour le fonds d'aide aux plus démunis (3.5 milliards au lieu de 2.5). Tout cela sur un budget de 960 milliards sur 7 ans. Les principaux groupes politiques du Parlement se sont écrasés, faisant de notre institution un tigre de papier.
Les Verts ne soutiendront en aucun cas un tel compromis au rabais!
PS : Un compromis a été atteint hier sur la composante agricole du budget. En substance, tant la transformation écologique de la politique agricole commune que le plafonnement des subventions à 300.000 euros par exploitation sont laissés à l'appréciation de chaque Etat-membre. Pas de mesures contraignantes donc : l'agro-business a gagné la partie.

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