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ECOLO dénonce un agenda antisocial et dangereux pour la nécessaire transition écologique de notre économie

14/06/2011
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8 juin 2011 | Un grand nombre de recommandations transmises aujourd’hui par la Commission Européenne au Gouvernement belge dans le cadre « du nouveau semestre européen de coordination économique » sont aux yeux d’ECOLO aussi dangereuses sur le plan social que pour la nécessaire transition écologique de notre économie.

En ignorant les spécificités du modèle social belge, notamment pour ce qui concerne les salaires et leur indexation automatique, elles consacrent une logique d’austérité aveugle que les Verts dénoncent à tous les niveaux parlementaires depuis des mois et qu’ils continueront de combattre. Par ailleurs, l’appel de la Commission a limiter dans le temps les allocations de chômage n’aurait pour effet, s’il était entendu, que d’aggraver les finances publiques locales en faisant basculer les chômeurs en fin de droit dans une insécurité sociale et un sentiment d’indignité plus marqués.

Si les Verts partagent les objectifs d’une meilleure coordination des économies européennes et d’un retour à un rythme raisonnable à l’équilibre budgétaire pour notre pays comme pour les autres pays membres de l’Union, et s’ils entendent bien combattre les gaspillages et dépenses inutiles, ils estiment que ces objectifs ne peuvent se réaliser uniquement par une compression des dépenses des Etats, dont les conséquences négatives pour les citoyens et les pouvoirs publics sont connues : accentuation des inégalités, aggravation de la pauvreté, risques d’une spirale de reculs sociaux et dégradation des finances publiques.

ECOLO estime, notamment au regard de l’analyse que l’on peut légitimement avoir aujourd’hui des mécanismes qui ont provoqué la crise financière, qu’il convient prioritairement renforcer les mesures de régulation de la finance restées bien trop faibles jusqu’ici. A cet égard, la Commission européenne considère que le secteur bancaire reste fragile, trop concentré et beaucoup trop important par rapport à la taille de notre économie, ce en quoi nous pouvons le suivre. Pour ECOLO, il convient de faire contribuer davantage les revenus financiers spéculatifs aux ressources des Etats - par exemple via une Taxe sur les Transactions Financières (TTF) - de corriger des systèmes fiscaux aussi inéquitables qu’inefficients - tel que le système des intérêts notionnels - et de lutter efficacement contre la fraude fiscale - qui tue l’économie, au nord comme au sud. Il est regrettable que les recommandations de l’Union Européenne laissent si peu de place à la mise en œuvre de telles solutions pourtant bénéfiques pour les finances publiques et pour l’économie réelle

Enfin, pour affronter les défis de demain, et notamment le financement des pensions, il faut laisser aux Etats une capacité à investir dans l’économie réelle et à assurer une solidarité efficace entre tous leurs concitoyens. Dans ce cadre, ECOLO souligne que la Commission relève que la Belgique est le pays de l’UE qui a l’impôt sur le travail au niveau le plus élevé en comparaison à l’impôt sur les comportements polluants. ECOLO rejoint la Commission dans ce constat et la conclusion qu’elle en tire, à savoir que cette situation conduit où un taux de chômage élevé coexiste avec une économie très énergivore, ce qui n’est pas soutenable. La solution aux enjeux sociaux et économiques de demain passe par la réussite de la transition écologique de l’économie, par une plus grande efficacité énergétique, par le développement des métiers verts, pour la construction d’un monde plus viable pour tous, tel que le proposent les Verts avec leur Green Deal.

Tant au sein du Parlement européen, dans le cadre des débats sur la nouvelle gouvernance économique européenne, que dans les discussions en vue de la formation d’un nouveau gouvernement, les Verts continueront de défendre ces points de vue, quelles que soient les recettes néolibérales actuellement mises sur la table par la Commission Européenne.

Image: (c) Reporters/E.Hershaft

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